2020 : pour le pire…
Maxi, Martin Matte & le fat suit
En 2020, je croyais que la société avait évolué au-delà de l’utilisation de «costume de gros». Non seulement ils sont blessants pour les personnes grosses qui, on le rappelle, ne sont pas des personnes grotesques ou ridicules, mais ils sont également désuets. Toutefois, la réponse du public face à la publicité m’a fait réaliser le chemin parcouru dans la lutte à la grossophobie, et ça c’était un petit velours.
-CL
La COVID-19 & sa pandémie de grossophobie
La COVID-19 a fait ressortir plusieurs tares de notre société qui se dit pourtant juste. Le refus d’employer des personnes sur la base de leur IMC comme préposé(e) aux bénéficiaires, infirmière ou aide de service, alors que les besoins en milieux de soins sont criants, démontre à quel point des pans entiers de la société se sentent à l’aise à l’idée de discriminer envers les personnes grosses. Dans le traitement médias des facteurs de risques liés au SRAS-CoV-2, on a aussi eu droit à la démonisation des personnes grosses à titre de patients potentiels en cas d’infection au virus. Pointées du doigt comme faisant partie des personnes qui risquent de peser (!) sur le système, on n’a cependant toujours pas établi le rang de priorité des personnes grosses (sans maladie chronique) dans l’ordre de vaccination… (Faudrait se décider, hein ?)
-EB
On le sait, le discours médical est lourdement teinté par la grossophobie et les dialogues entourant la COVID-19 ne font pas exceptions. Le fait de se retrouver à la maison, seul(e) avec ses pensées, des memes grossophobes et devant une crise sanitaire sans précédent a certainement eu un impact sur la santé psychologique de tout un chacun. Les médias ont beaucoup discuté de la recrudescence des troubles alimentaires chez les jeunes, tout en répétant des discours pro-minceur contradictoires. Nous sommes conscients qu’il n’y a pas que les jeunes qui ont été affectés par le chaos et l’insécurité des temps derniers. L’aide est disponible pour ceux qui en ont besoin. Le 811 est disponible en tout temps et ANEB Québec est spécialisée en troubles alimentaires. Prenez soin de vous.
-CL
Ne pas croire les victimes…
La vague de dénonciation #moiaussi n’a laissé personne indifférent. La dénonciation de Maripier Morin par Safia Nolin a généré beaucoup de commentaires, allant jusqu’à s’attaquer directement à l’apparence physique de Safia Nolin. Le fait de trouver une personne belle ou non n’a rien à voir avec son potentiel d’être agressée. À toutes les victimes, on vous croit !
-CL
Les gens qui commentent les choix vestimentaires des personnes à la télé
Grossophobie.ca s’est fait connaitre grâce à son article sur la célébration de la perte de poids, soit sur les commentaires positifs sur la perte de poids de quelqu’un. Commenter sur l’apparence d’une autre personne n’est jamais approprié sans le consentement de l’autre. Plutôt que de miser sur l’apparence de quelqu’un, pourquoi ne pas discuter de ses accomplissements, de ses points à améliorer, de ses qualités ? Il y a tellement plus que l’apparence d’une personne et de se centrer sur cet aspect, on y perd beaucoup au change.
-CL
La fermeture des boutiques Addition Elle
La fermeture d’Addition Elle a soulevé plusieurs enjeux sur l’accessibilité, l’offre et la qualité des vêtements pour les femmes grosses du Québec. Tant au niveau de l’offre de beaux vêtements de qualité à l’achat local, la représentation et à l’accessibilité physique des boutiques et cabines d’essayage, vous aviez beaucoup à dire sur le sujet, et avec raison ! La situation est loin d’être réglée, mais vous avez fait entendre vos voix et vous êtes soutenues comme seule une communauté sait le faire.
-CL
Comme si les enjeux n’étaient pas déjà assez importants pour les clientes de la chaîne, le groupe Reitmans (dont faisait partie Addition Elle) a ajouté l’insulte à l’injure en tentant de rapatrier ses clientes Addition Elle chez Reitmans. Sauf que… AE se rendait aux tailles 4-5X et 24-26, alors que la gamme de produits Reitmans arrête à un petit 22/3X. Devrait-on y voir un déni de leurs anciennes clientes plus grosses ?
-EB
Julie Munger à Occupation Double (OD)
La jeune femme originaire du Saguenay, première candidate «non mince» à participer à la téléréalité (après 14 saisons, il était plus que temps !) a fait jaser. De nombreux clichés et autres associations douteuses ont émané de son passage à l’émission, notamment l’idée que les personnes grosses ne se matchent qu’avec d’autres personnes grosses…
-EB
… et le meilleur !
Julie Munger à Occupation Double (OD) – bis !
Mais Julie Munger a aussi su s’attirer une sympathie populaire à laquelle on ne s’attendait pas nécessairement à l’endroit d’une candidate qui détonnait avec le casting habituel de la téléréalité. La question de la grossophobie et du manque flagrant de diversité de taille dans des émissions de la sorte a fait momentanément partie de l’actualité. Même chose pour la dure réalité à laquelle les personnes grosses sont confrontées dans leur quête de l’âme sœur.
-EB
Le 1er anniversaire de Grossophobie.ca !
Si c’est arrivé, c’est grâce à vous ! Souffler la 1ère bougie de cette plateforme a été une immense source de fierté. En espérant qu’il y a encore de nombreux anniversaires à célébrer pour le site dans les années à venir ! Ce sont des personnes comme vous qui ont contribué à faire tomber des publicités grossophobes, qui ont dénoncé les commentateur(trice)s désobligeant(e)s du web
-EB
La première année a passé en coup de vent. Beaucoup de choses à dire, à souligner, à dénoncer. Grâce à vous, on n’est jamais à court de sujets et je vous remercie de la sensibilité et de l’attention que vous portez à Grossophobie.ca. Il va sans dire que la dernière année a été un défi pour tous. Pour 2021, nous espérons que vous serez au rendez-vous, car nous sommes prêtes à poursuivre notre mission comme jamais !
-CL
Grosse, et puis ? par Edith Bernier
En septembre 2020, Edith Bernier, la fondatrice du site, publiait un livre sur la grossophobie, Grosse, et puis ? aux éditions du Trécarré. Le livre est intéressant puisqu’il vulgarise un grand éventail de sujets touchant à la grossophobie à partir d’une base théorique solide. Avoir un ouvrage accessible en français permet non seulement de légitimer le sujet, mais contribue à laisser des traces indélébiles sur la société québécoise. Un incontournable !
-CL
L’épisode du Pharmachien sur le poids et la santé
Malgré le choix de vocabulaire de certains intervenants (considérant le poids élevé comme une «maladie chronique»), Olivier Bernard, le pharmacien favori des Québécois(es) a présenté une excellente émission. Sans jamais tomber dans les clichés et les remontrances, le Pharmachien a fait preuve, une fois de plus, de son gros bons sens et a offert au grand public une émission qui démonte de nombreux mythes et croyances.
En bonus : on retrouvait la blogueuse québécoise Emily Roy (Emy Needs a Raincoat) dans le public invité !
-EB
En direct de l’univers avec Guylaine Guay
On ne se souvient pas de mémoire de grosse personne de la dernière fois où on a vu autant de magnifiques femmes grosses à la télé en même temps ! Avec Renée Wilkin, Kathleen Fortin, Christine Morency et Debbie Lynch White parmi la liste des invitées, l’univers de Guylaine Guay a clairement fait la belle place au fat acceptance. On salue l’équipe de France Beaudoin pour avoir pris ce beau risque qui, doit-on le rappeler, a fait de l’excellente télévision. Et vous savez quoi ? Il n’y a eu aucune «promotion de l’obésité» ou du «laisser aller» dans toute l’émission, au cas où certain(e)s s’en inquiéteraient…
-EB
Côté musique…
Vidéo Elle est belle de Renee Wilkin
La chanteuse Renee Wilkin, que plusieurs ont connu dans La Voix II (2014), a frappé fort avec le clip d’Elle est belle. La diversité corporelle sous (à peu près) toutes ses formes y est au premier plan.
En plus de quelques clins d’oeil à la musique populaire d’hier et d’aujourd’hui (de Mitsou à Miley Cyrus en passant par Britney Spears et Katy Perry), le vidéo mettait en vedette plusieurs québécoises connues pour leur engagement dans les questions de diversité corporelle.
-EB
La chanteuse canadienne Lu Kala
C’est un peu notre Lizzo à nous ! Le clip de sa chanson Body Knew (tiré de son album Worthy, sorti en octobre) normalise la présence de personnes grosses dans des contextes de séduction et de glamour. Ça fait du bien !
-EB
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