Mini-rétrospective 2022 !

Dur à croire qu’on est rendus à la 3e édition de la rétrospective de fin d’année de Grossophobie.ca ! (Eh oui, le site a soufflé sa 3e bougie en août dernier !)

En 2022, la grossophobie a fait son chemin un peu plus souvent dans les médias et les discussions du quotidien… du moins, j’en ai l’impression. Les initiatives grossophobes n’ont pas toujours été arrêtées dans leurs élans… mais elles semblent avoir été plus souvent dénoncées. C’est bon signe, somme toute, non ?

Note : cette humble rétrospective n’aspire pas à être exhaustive… n’hésitez pas à partager en commentaires d’autres bons – ou moins bons coups – de l’année 2022 !


Oui, la dernière année nous a offert de quoi nous réjouir (timidement). Mais il y a encore du chemin et de la sensibilisation à faire. Les 12 derniers mois en ont fourni la preuve à quelques reprises…

*
* *

Le grand défi… de ne pas être grossophobe

En février dernier, sur les ondes de l’émission On va se le dire, le «philantrope sportif» chouchou du Québec, Pierre Lavoie, a donné le ton. Il n’a pas hésité à dire que le gain de poids des coéquipières de sa fille était un exemple des conséquences du confinement lié à la COVID-19.

*
* *

Menu pour enfants

Pendant l’été, c’est la pièce pour enfants Ketchup Diète (de la troupe Marie-Stella) qui a sévi dans le coin de la ville de Québec. Synopsis : Moutarde trouve que le clown Ketchup est trop gros. Il le contraint à l’exercice et tente de l’empêcher de manger son plat préféré.

Qui a achevé Ketchup ?
Monsieur Moutarde, dans la cuisine, avec la corde !

(Si vous avez déjà joué à Clue, vous avez compris cette blague…)

Le pire dans tout ça ? La pièce est une «refonte» d’une de leurs pièces… de 2012 ! Comme quoi l’équipe artistique n’a pas trop su se réinventer en 10 ans… Remixer du vieux contenu grossophobe pour en faire du nouveau… faut le faire ! (Ils auraient pu en profiter pour rebaptiser Moutarde pour ne pas laisser croire à un mauvais remake du mythique jeu Clue…)

*
* *

Encore le fat suit ?

En 1998, «Fat Monica» dans Friends, ça «passait». (C’était quand même grossophobe !) En 2015, lorsque la série est devenue disponible sur Netflix, déjà, on suggérait que ce passage avait mal vieilli. Qu’on ferait les choses autrement de nos jours.

Il y a 7 ans, on parlait DÉJÀ de l’aspect grossophobe du fat suit.

Malgré tout, en 2022, on a eu droit à des têtes d’affiches en versions rembourrées : Brendan Fraser (The Whale), Renee Zellweger (The Thing about Pam), Emma Thompson (Matilda the musical)…


MAIS…

S’il est important de rappeler qu’il se fait encore des erreurs évitables, il faut aussi prendre le temps de souligner les bons coups ! Et 2022 en a compté plusieurs dans différents domaines…

*
* *

Avant tout, ne pas nuire

En septembre, le Collège des médecins du Québec (CMQ) a publié sur sa page Facebook un rappel que «la grossophobie est un comportement inadmissible pour un médecin». Le site web du CMQ s’est aussi doté d’une fiche informative sur la grossophobie médicale qui indique qu’il s’agit d’un motif valable pour porter plainte.

Petit bémol cependant : l’article 23 du Code de déontologie – qui régit la pratique des médecins et utilisé dans la publication Facebook – tend à présenter le fait d’être gros(se) comme une «maladie» ou une «déficience». Mais on leur donne les points pour l’effort et l’intention !

*
* *

À vos bouquins !

Côté livres jeunesse, plusieurs héroïnes et héros gros(ses) volent à la rescousse pour inspirer les enfants et sensibiliser aux différents formats corporels. Merci et bravo à Renee Wilkin (Le joli bedon rond de Marion), Alexandre Gauthier (Gros Ninja, tome 1), Guylaine Guay (Gloria sort du moule) et Pierre-Alexandre Bonin (Mathéo à contrecourant) pour leurs publications de cette année qui feront sûrement beaucoup de bien aux jeunes… et moins jeunes !

Mentionnons le «livre ultime» – le dictionnaire Larousse ! – qui a vu le terme «grossophobie» s’ajouter à sa prochaine version. (Rappelons que le Robert l’a fait dès 2019.)

*
* *

Rire sans démolir

Le spectacle d’humour F*ck ta grossophobie a vu le jour dans le cadre du Mini Fest. Après un franc succès – et des supplémentaires – à Montréal, le spectacle s’est aussi transporté à Québec. Comment ne pas se réjouir qu’un spectacle explicitement non-oppressif récolte autant de succès ? Bravo à Mélissa Tardif à qui l’on doit l’organisation de cette première.


Mentions spéciales

Merci à la chaîne câblée Moi et Cie qui a diffusé cet automne la série documentaire québécoise J’t’aime gros. (Les épisodes étaient disponibles uniquement sur la plateforme web Vrai). Se faisant, la série est devenue disponible à une plus grande part du public.

L’Association pour la santé publique du Québec l’a annoncé récemment : son projet Coalition Poids va changer de nom ! Il faut dire que depuis plusieurs années, le nom de la Coalition ne reflète plus très bien ses missions et objectifs, particulièrement depuis que l’organisation est active et se consacre à mieux informer sur la préoccupation liée au poids et la grossophobie.


Quelques souhaits pour les Fêtes…

En espérant que votre année 2022 s’est aussi passée sous le signe du progrès… et que vos fêtes de fin d’année se dérouleront dans la paix, la dignité et le respect.

Merci d’être là depuis 2019. Joyeuses fêtes et bonne année 2023 !


Partagez !
À propos de l'auteur(trice)

Edith Bernier

Fondatrice de Grossophobie.ca - Infos & référence, conférencière et consultante, elle lutte activement contre la grossophobie depuis 2017. Elle a écrit sur les préoccupations des femmes taille plus en voyage (sur La Backpackeuse taille plus) pendant 6 ans.

Écrivez le premier commentaire !

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée ou partagée.


*