Ces pubs qui marginalisent le sexe avec les femmes grosses…

Qu’est-ce que la chaîne de restauration rapide Planète Poutine et Cie et la microbrasserie Archibald ont en commun ? Au-delà d’avoir possiblement fait partie des soirées de plusieurs fêtardes et fêtards québécois, les deux partagent aussi le même texte douteux dans une de leur publicité…

«Tape-toi une grosse.»

Comme dans «Essaie quelque chose d’inusité».

Mais surtout, comme dans «Ose un geste qui ferait grincer des dents tes chums de gars».

Et le «scandaleux» geste en question ? Coucher / avoir une aventure avec… une (femme) grosse.


Sauf que…

D ‘abord, il y a le fait que l’expression «une grosse» est déshumanisante. Mais ce n’est même pas ce qui est le pire dans tout ça.

Qu’une fois de plus, on fasse ENCORE appel à la sexualité et à la femme pour vendre n’est même pas ce qui (me) cause le plus d’outrage. (Même si ça ajoute l’insulte à l’injure…)

Le pire, c’est d’avoir misé sur l’interprétation que c’est inusité d’avoir une aventure avec une femme grosse pour vendre. Dans ce cas précis, c’est d’enfoncer un peu plus ce clou qui fait que d’avoir un one night avec une femme grosse soulève la moquerie par les pairs. Que c’est le genre de choses qu’on fait en cas d’extrême «nécessité». Ou que l’on blâmerait sur un abus d’alcool.


«Tape-toi une grosse» , c’est dire «Fais une gaffe dont tu riras plus tard avec tes bros». Ou encore la variante «Fais une erreur de jugement que tes chums vont te rappeler pendant longtemps et rire de toi s’ils l’apprennent».

«Tape-toi une grosse», c’est dire que de passer la nuit avec «ladite grosse» est un geste relevant de la charité quand on est un homme qui pourrait avoir «mieux». C’est «s’abaisser» à avoir une relation sexuelle avec une femme considérée répugnante. Une femme qui me mérite pas qu’on s’attarde à elle.

«Tape-toi une grosse», c’est endosser le dégoût et le rejet envers les femmes grosses, déjà pourtant bien ancrés. C’est justifier qu’elles soient repoussées… à part en cas de dernier recours, quand on ne trouve rien de «mieux». C’est confirmer que l’on juge que c’est une erreur de parcours de coucher avec une femme grosse.


Marketing de bas étage

Est-ce que ces compagnies, dans leurs efforts de marketing, visaient les jeunes hommes adultes ? Au mieux, on peut croire que la frange «jeune homme adulte grossophobe recherchant jeune femme cadrant dans les standards de beauté irréalistes» de la population a dû se sentir interpellée.

Au pire, on peut croire que ces entreprises et leurs équipes de marketing se foutent de la gueule des gens.

Une chose est sûre : ce n’est pas un compliment pour la clientèle qu’on cherche à attirer dans ces commerces !


Ce billet a été écrit notamment grâce à un partage d’information
d’une personne faisant partie de la communauté Facebook de Grossophobie.ca.

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À propos de l'auteur(trice)

Edith Bernier

Fondatrice de Grossophobie.ca - Infos & référence, conférencière et consultante, elle lutte activement contre la grossophobie depuis 2017. Elle a écrit sur les préoccupations des femmes taille plus en voyage (sur La Backpackeuse taille plus) pendant 6 ans.

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