Vu: « F*ck ta grossophobie » au Minifest

Le Minifest, de retour après la COVID, a laissé aux bons soins de Mélissa Tardif, associée à l’événement depuis plusieurs années, de monter ce spectacle. « Des fatbabes et leurs allié.es viennent dire non à la grossophobie et oui à la diversité corporelle et la célébration de soi. Préparez un stage solide, les gros.ses débarquent au Minifest! »

Fort d’une première représentation vendue à toute vitesse, une supplémentaire a été ajoutée. (Et s’est vendue à toute vitesse, encore une fois !)

L’animation a été confiée à Coco Belliveau (qui a maintes fois souligné la cruauté de la grossophobie dans ses spectacles), accompagnée des humoristes Samuel Cyr, Marie-Hélène Racine Lacroix, Josiane Aubuchon et l’autrice-chroniqueuse Catherine Ethier.

La simplicité désarmante de Coco Belliveau a fait d’excellents ponts entre les différents numéros. Marie-Hélène Racine Lacroix a été mon coup de coeur de la soirée avec son numéro punché, livré avec un timing qui laissait peu de temps pour reprendre son souffle entre 2 blagues. (Tant qu’à être essouflée, aussi bien l’être à rire !)

Josiane Aubuchon, à qui on a confié la fermeture du spectacle, a su clore la soirée sur une bonne note. Un numéro rodé solidement, mais quelques éléments auraient gagné à être étiré un peu moins longtemps, pour que le rythme du début de son numéro se maintienne… La salle n’en était pas moins comblée du « rêve » qu’elle a su vendre…

Catherine Ethier, avec son numéro d’alliée qui prend toute la place, en a mis plusieurs mal à l’aise. (Un brin plus de clarté dans la définition de son personnage aurait sans doute coupé le malaise… ?) L’ironie n’était peut-être pas suffisamment évidente pour conquérir les non-initié(e)s au verbe unique de Catherine…

Personnellement, c’est plutôt Sam Cyr qui m’a fait grincer des dents. Sa « fierté » d’être responsable de la rotation du stock de Reese à son dépanneur par sa consommation personnelle a un fort relent de grossophobie internalisée. (Comme beaucoup de son numéro d’ailleurs…) Son apparition sur ce spectacle était peut-être prématurée ? Car il semble avoir encore beaucoup de chemin à faire pour comprendre sa grossophobie personnelle… et espérer s’en défaire.

Pour une première tentative autour d’un sujet qui peut rapidement polariser, Mélissa Tardif a su remporter son pari. Pourquoi ne pas en faire un thème récurrent pour les Minifest à venir ?

L’événement s’est tenu au Bistro le Ste-Cath, au coeur du quartier Hochelaga-Maisonneuve. Et on avait tenu en compte qu’il y aurait du gros monde, alors les chaises et autres accomodations ont été choisies afin d’être fat friendly… au grand bonheur du public !