La période entre Noël et le jour de l’an est généralement le signal pour les revues de l’année. Grossophobie.ca ne fait pas exception… et vous présente sa troisième rétrospective annuelle !

Le meilleur…

Les livres !

Qu’ont en commun Karine Gravel, Marie-Michèle Ricard et Geneviève Pettersen? Elles ont toutes été publiées cette année ! Du clin d’oeil (Je suis pas cheffe…) au coup de pied (De la culture des diètes…), la toxicité de la culture de la diète et du culte de la minceur y passent dans le tordeur… Et c’est une excellente chose !

La série documentaire J’t’aime gros

L’animatrice, journaliste et productrice Isabelle Maréchal s’est attaquée à la question de la grossophobie dans cette toute nouvelle série documentaire. En 6 épisodes, on explore différentes facettes de la discrimination envers les personnes grosses. Si les animatrices Christine Morency et Mélissa Bédard ont quelques fois la larme à l’oeil (avec raison !), la série ne tombe pas dans l’apitoiement et fait la grande place aux histoires et aux propos de ses invité(e)s… (dont j’ai eu l’immense privilège de faire partie!) À voir sur la plateforme de vidéos en ligne Vrai (et, on l’espère, disponible bientôt sur un réseau généraliste)…

Renée Wilkin

Pour l’ensemble de son oeuvre ! En 2020, après avoir été la cible de commentaires profondément grossophobes après son passage à Bonsoir Bonsoir, elle a sorti un magnifique clip pour Elle est belle. En 2021, Renée Wilkin n’a pas chômé en publiant deux livres pour enfants (Le coeur rouge et or de Nestor et La peau étoilée d’Anicée) dont l’objectif est de normaliser la différence et d’encourager la diversité. (Un troisième livre serait en préparation…) Et on ne se tanne pas non plus de la voir – et de l’entendre! – chanter à En direct de l’univers !

L’initiative Bodequality de Old Navy

En août dernier, la chaîne américaine de vêtements Old Navy a fait le choix de rendre disponibles en magasins l’ensemble de ses tailles (XS-4X et 0-30). Le tout, sans séparation entre les tailles dites « régulières » et « plus ». Toutes les tailles se côtoient, en ligne et en magasins. Et surtout, au même prix. Une bonne nouvelle pour les personnes qui s’étaient résignées à être condamnées au magasinage en ligne…

… et le pire !

Bodequality – l’autre côté de la médaille…

Si Bodequality a permis le retour des client(e)s de toutes tailles dans les magasins Old Navy, la chaîne continue néanmoins de capitaliser sur des jeans avec « poches minceurs » et des maillots « gainants »… Un petit manque de cohésion dans cette initiative qui se présentait comme… une révolution.

« Tape-toi une grosse »

On avait passé outre les pin-ups et les noms « mononcle » de plusieurs des bières Archibald. Mais quand la microbrasserie a choisi la phrase Tape-toi un grosse pour faire la promo de ses canettes grands formats, on est passé de « mononcle » à grossophobe. « Nous regrettons et nous nous excusons pour toute l’ambiguïté qui a conduit certaines personnes à l’interpréter comme faisant référence aux femmes », ont répondu les représentants de la compagnie. Considérant que leur branding est basé sur des références aux femmes, on se demande qui n’a pas bien fait sa job ici… (Et je ne crois pas qu’il s’agisse du public qui a dénoncé la pub!)

La grossophobie destinée aux enfants

Savez-vous à quel(s) jeu(x) vos enfants jouent sur leur tablette, cellulaire ou autre ? Il se pourrait fort bien que des jeux grossophobes comme Fat2Fit se soient glissés dans leur quotidien… Si ce jeu a été maintes fois décrié en commentaires sur les plateformes de téléchargement d’applications, il n’en demeure pas moins que de nombreux équivalents, tout aussi malfaisants, existent. C’est peut-être le temps d’aller faire une visite surprise dans les appareils de la famille…

La fausse inclusion des personnes grosses

Qui aurait cru qu’à l’aube de 2022, on devrait encore expliquer à des marques que « Non, du XXL, ce n’est pas vraiment inclusif » ? De nombreuses marques et initiatives continuent pourtant de surfer sur les vagues de la diversité et de l’inclusion. À grands coups de faux body positive. Et sans être le moins dérangées du monde.

Considérant que presque les 2/3 de la population canadienne¹ est considérée comme étant en situation dite de « surpoids » ou « d’obésité », il est à peu près temps que l’on fasse preuve d’inclusion à l’égard de ce qui est désormais… LA MAJORITÉ.

1. 63,1 % selon Statistique Canada en 2018 – source