Des bonnes résolutions pour 2021

Qui dit « Nouvel an » dit… « résolutions ». Question de ne pas faire faux bond aux traditions, mais aussi de promouvoir des idées qui ne relèvent pas de la culture de la diète et de la minceur, voici donc des saines suggestions de résolutions pour 2021 !


Éviter les choix ou projets dont l’objectif est la perte de poids

C’est tout à fait sain de se lancer dans un nouveau sport ou de se promettre de manger plus équilibré… tant que ce n’est pas dans une perspective de perte de poids. Par la même occasion, on vous invite à mesurer vos résultats autrement qu’en kilos, en calories ou en centimètres perdus. Des suggestions d’alternatives ? Mettez plutôt l’accent sur la progression de votre niveau ou de l’intensité de votre activité, votre vitesse, votre endurance… Ou encore sur votre sentiment de mieux-être, vos endorphines, votre capacité cardiovasculaire, votre souplesse. Si votre régularité intestinale vous rend plus heureux(se), pourquoi ne pas vous en réjouir !


S’exposer à plus de contenu « fat acceptance »

C’est vraiment une composante essentielle afin de développer sa capacité à apprécier les corps gros. La plupart des personnes ont grandi avec le message que la beauté doit absolument passer par la minceur (et la jeunesse, la « blancheur », et plus encore). C’est étonnant à quel point on s’habitue rapidement à des représentations corporelles différentes avec un minimum d’effort.

Par la même occasion, pourquoi ne pas faire le ménage des émetteurs de messages pro-diète et/ou minceur autour de soi ? Si les réseaux sociaux peuvent être des sources d’inspiration et de changement pour le mieux, on y retrouve encore beaucoup de contenu grossophobe, qui célèbre la perte de poids, etc. C’est une belle occasion de réfléchir à l’effet de ces messages sur soi – rarement positif – et de s’affranchir d’un peu de pression inutile… !


S’éduquer sur la grossophobie

Si Grossophobie.ca est la première plateforme en son genre, il n’en demeure pas moins qu’il existe d’autres sources d’informations sur la question. Il existe d’excellents livres sur la question. Plusieurs blogues québécois explorent la réalité des personnes grosses. Il est aussi possible de s’abonner aux publications de différentes personnes actives dans la lutte contre la grossophobie. Si la lecture en anglais n’est pas un obstacle, de plus en plus de contenu anglophone d’excellente qualité existe. (Plusieurs excellents comptes à suivre sont disponibles à la fin de ce billet.)


Encourager les créatrices et créateurs de contenu

L’appui du public est incontournable à la lutte contre la discrimination faite aux personnes grosses. (Et à plusieurs autres formes de discrimination d’ailleurs. Chez Grossophobie.ca, faire preuve d’intersectionnalité – soit le cumul de différentes formes d’oppressions et/ou de discriminations vécues par une personne -, c’est essentiel !)

C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à soutenir les comptes, personnalités ou marques qui inspirent et font du bien. Bonne nouvelle : il existe plusieurs façons de le faire tout à fait gratuitement ! En voici quelques exemples…

  • S’abonner et/ou inviter ses contacts à le faire
  • Partager le contenu de ces pages ou plateformes
  • Rédiger une critique positive et/ou donner une bonne évaluation (que ce soit sur 5, en étoiles, etc.) à ses pages favorites
  • Mentionner (tagger) ces comptes / personnes dans des publications pertinentes, de la suggestion entre ami(e)s à l’émission de télé qui cherche des invité(e)s !
  • En parler dans votre réseau (personnel, professionnel, etc.) lorsque pertinent

Y aller mollo avec la cancel culture

On vit dans une société qui est grossophobe depuis des décennies. Des siècles même ! Quiconque vit en Occident a été modelé par cela. Même les plus féroces défenderesses et défenseurs de l’inclusion et de l’acceptation des personnes grosses. S’il existe des erreurs qui sont impardonnables (des crimes, par exemple, mais pas uniquement ça), il faut aussi faire la part des choses. On doit se rappeler que certains comportements et attitudes que l’on ne trouve plus socialement acceptables était normaux et banalisés par le passé (ex. le port fat suit, les blagues sur les personnes grosses, etc.). D’où l’importance de reconnaître les bévues « pardonnables » et de faire preuve de jugement et de bienveillance dans certains cas.


Développer son sens critique des projets et discours se disant body positive

Depuis déjà quelques années, plusieurs entreprises et personnalités surfent sur le concept de diversité corporelle, d’inclusion et d’acceptation pour promouvoir leurs produits ou services. Il est essentiel de voir au-delà de l’apparence de bonne foi et creuser un peu pour voir si le projet est VRAIMENT dans l’esprit body positive. On peut jeter un œil à l’éventail des tailles disponibles, aux porte-parole du projet, aux messages véhiculés, aux images sur leurs réseaux sociaux, etc. De plus, si un projet peut être sensible à une forme de marginalisation (ex. la grosseur) , il peut aussi parfois ne pas faire preuve d’inclusion d’autres formes de discriminations (ex. l’expression de genre, l’origine ethno-culturelle, etc.)

Généralement, on peut voir assez rapidement ce qui relève d’intentions sincères de ce qui est purement du marketing qui surfe sur les tendances. Il reste ensuite à choisir si, individuellement, on veut investir dans ces projets ou entreprises… ou même dénoncer du marketing faussement inclusif.


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À propos de l'auteur(trice)

Edith Bernier

Fondatrice de Grossophobie.ca - Infos & référence, conférencière et consultante, elle lutte activement contre la grossophobie depuis 2017. Elle a écrit sur les préoccupations des femmes taille plus en voyage (sur La Backpackeuse taille plus) pendant 6 ans.

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