Faire ses recherches…

Une certaine chroniqueuse* persiste à ramener le fait que Grossophobie.ca ait dénoncé les propos inexacts et grossophobes de la chanteuse Nathalie Simard, lors de sa grande sortie post-chirurgie bariatrique. (Elle nous a blâmé à plusieurs reprises pour cette prise de position en particulier…) Cette même personne soulève aussi que notre équipe aurait (eu) une réaction différente si un homme passait par le même processus…

Or, ladite chroniqueuse omet des nuances importantes quand vient le temps de parler de sujets polémiques comme la lutte contre la grossophobie et la discrimination envers les personnes grosses. Et cette fois-ci ne fait pas exception…

* On a choisi de ne pas la nommer, puisqu’elle même ne nomme jamais le site quand elle en parle à mots (si peu) couverts…


Ce qui a été dénoncé

  • Le fait que Mme Simard ait participé activement avec le magazine à la documentation de son processus de perte de poids. Cette décision est la sienne (ou peut-être même son initiative, on ne le sait pas). Et on ne parle pas de la possibilité qu’il y ait eu une rétribution financière pour ce « reportage-choc »… ou du fait qu’il coïncide précisément avec le début de sa tournée de spectacles.
  • Le discours « médical » tenu par Mme Simard. Les propos à teneur médicale inexacts et/ou potentiellement dangereux qui ont été cités pourraient dans le magazine envoient des messages qui sont faux et risquent d’induire le public en erreur. Un fait particulièrement grave lorsqu’on veut parler de… santé.
  • Les propos grossophobes tenus. Dont les citations à l’effet qu’elle considère être devenue une meilleure personne par sa perte de poids.

Une étude de cas, pas du bashing

Ce sont les raisons qui ont motivé la rédaction du billet de blogue faisant de cette publication une étude de cas. Afin de démontrer à quel point l’entièreté du processus, de la une de magazine aux photos-chocs en passant par les déclarations coups de poing, sont des plus problématiques.

C’est également pour cette raison que nous avons accompagné à peu près toutes nos publications de la rubrique Sauf que… de la mention suivante :

L’objectif de la rubrique Sauf que… ? Faire des études de cas de situations réelles et émanant de la culture populaire qui peuvent envoyer des messages nocifs et stigmatisants sur les personnes grosses. Ces études de cas expliqueront et décortiqueront ces messages et expliqueront en quoi ils sont grossophobes.
Le but n’est pas de faire le procès ou de créer un boycott des personnalités, entreprises ou projets étudiés.
Cet exercice est mené afin de démontrer en quoi une intention noble n’est pas toujours suffisante pour éviter les pièges de la grossophobie « socialement acceptable » et de ses messages toxiques, non seulement pour les personnes grosses, mais pour l’ensemble de la population.


Et les autres alors ?

Intervenir et commenter à chacune des publications du genre seraient non seulement impossible mais aussi du radotage. Doit-on répéter à chaque fois qu’une personne, peu importe son genre, qui participe à ce genre de « coup d’éclat » perpétue la culture de la diète et le culte de la minceur ?

Notre étude de cas ne visait pas uniquement ce cas précis. Elle visait aussi tous les autres du genre.

Toutes ces unes de magazines qui présentent des « spectaculaires avant-après ».
Toutes ces glorifications de la perte de poids post-grossesse des vedettes d’ici et d’ailleurs.
Toutes ces émissions télé qui transforment les personnes grosses en spectacles.
Tous ces messages que « perte de poids » égale « prise en mains », « amélioration de la personne » et autres louanges inspirées de notre fond judéo-chrétien collectif.

De plus, la publication de 2 billets concernant la perte de poids vs la grossophobie couvre plutôt bien la question. (Vous pourrez les trouver ICI et ICI.)


À l’époque, on ne se sentait pas le besoin de dire que ce cas n’en était un qui en représentait tant d’autres. Il semblerait qu’il faille le faire maintenant.

Ne serait-ce que pour ne pas laisser la porte volontairement ouverte à la mauvaise foi de certaines personnes…


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À propos de l'auteur(trice)

Edith Bernier

Fondatrice de Grossophobie.ca - Infos & référence, conférencière et consultante, elle lutte activement contre la grossophobie depuis 2017. Elle a écrit sur les préoccupations des femmes taille plus en voyage (sur La Backpackeuse taille plus) pendant 6 ans.

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