Ça existe, la « prévention de l’obésité » ?

Peut-on lutter contre la grossophobie et être pour la « prévention de l’obésité » ? La question revient souvent dans les médias lorsque des personnes grosses sont interviewées sur les liens entre la grossophobie et la santé.

Mais la vraie question est… Est-ce que « prévention de l’obésité » est une appellation juste ?


Note de la rédaction : le terme « obésité » est utilisé dans ce billet de façon exceptionnelle, car il reflète les termes repris dans les messages de santé publique. Nous considérons que l’utilisation de termes provenant de la médecine contribue à stigmatiser les corps gros en leur assignant une maladie et/ou une pathologie, les rendant « problématiques » et « à guérir » (et tel qu’indiqué dans le questions-réponses « C’est quoi, la grossophobie ?)


Quelques précisions

Il faut d’abord reconnaître que le terme « prévention » est plus ou moins juste dans ce cas-ci. Car il n’est pas toujours possible de prévenir le gain de poids chez certaines personnes. (Comme chez certaines personnes ayant des prédispositions génétiques ou certaines affections métaboliques, par exemple.)

Ce qui est clair cependant, c’est que la plupart des cas où on parle de « prévention de l’obésité », on promeut en fait le développement de saines habitudes de vie. (Dans la mesure où ladite promotion des saines habitudes de vie n’est pas exclusivement axée sur la perte de poids…) 


L’objectif de la rubrique Sauf que… ? Faire des études de cas de situations réelles et émanant de la culture populaire qui peuvent envoyer des messages nocifs et stigmatisants sur les personnes grosses. Ces études de cas expliqueront et décortiqueront ces messages et expliqueront en quoi ils sont grossophobes.

Le but n’est pas de faire le procès ou de créer un boycott des personnalités, entreprises ou projets étudiés.

Cet exercice est mené afin de démontrer en quoi une intention noble n’est pas toujours suffisante pour éviter les pièges de la grossophobie « socialement acceptable » et de ses messages toxiques, non seulement pour les personnes grosses, mais pour l’ensemble de la population.


En quoi consiste la « prévention de l’obésité » ?

L’ensemble des campagnes de santé publique à travers le monde tenant de la prévention de l’obésité véhiculent des messages similaires :

  • Favoriser les repas cuisinés à la maison et constitués le plus possible d’aliments frais et sains ;
  • Éviter les aliments très gras, très sucrés, etc. et/ou les aliments ultra-transformés ;
  • Être moins sédentaire / faire plus d’activité physique.

Mais ces conseils ne sont-ils pas pertinents pour L’ENSEMBLE de la population ? Est-ce que modifier – dans la mesure du possible – ses habitudes de vie afin de mieux les aligner avec les conseils véhiculés par ces campagnes est UNIQUEMENT avantageux pour prévenir l’obésité ?

Devrait-on présenter vraiment parler de « prévention de l’obésité » quand il s’agit tout simplement de la promotion de saines habitudes de vie ?


Tout le monde y gagne

Il semble plutôt évident que l’ensemble de la population, peu importe l’âge, le genre, le poids ou ses autres caractéristiques, bénéficierait d’une alimentation saine et satisfaisante et de lutter contre la sédentarité.

Faire des choix alimentaires sains et équilibrés et l’exercice physique font notamment partie des des habitudes de vie qui contribuent AUSSI à prévenir et/ou réduire l’incidence de plusieurs autres affections qui sont non seulement fréquentes mais graves et/ou mortelles.

Quelques exemples d’affections que la pratique régulière d’activité physique et une alimentation saine et équilibrée peuvent prévenir :

  • le cancer (voir ici et ici) ;
  • les problèmes cardio-vasculaires (voir ici et ici) ;
  • l’ostéoporose (voir ici et ici)
  • le diabète de type 2 (qui n’est pas limité aux personnes grosses – voir ici)

Dans cette perspective, la promotion des saines habitudes de vie ne devrait-elle pas ainsi être destinée à L’ENSEMBLE de la population ? Cela semble une option tout à fait raisonnable qui permettrait d’éviter de viser et de stigmatiser inutilement les personnes grosses.


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À propos de l'auteur(trice)

Edith Bernier

Fondatrice de Grossophobie.ca - Infos & référence, conférencière et consultante, elle lutte activement contre la grossophobie depuis 2017. Elle a écrit sur les préoccupations des femmes taille plus en voyage (sur La Backpackeuse taille plus) pendant 6 ans.

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