Hier, le 6 mai, on soulignait la Journée internationale sans diète.
C’est bien beau tout ça… mais aujourd’hui, le 7 mai, on fait quoi pour que ça continue ?
S’il est essentiel d’avoir différentes journées thématiques consacrées à la valorisation de la diversité des images corporelles, il est aussi crucial de ne pas retomber dans ses (mauvaises) habitudes juste après. Trop souvent, les discours anti-grossophobie reprennent le chemin de l’ombre, dès ces journées thématiques passées. (Un peu comme les résolutions du nouvel an, passé le mois de février.)
L’indulgence au quotidien
Au-delà du 7 mai, pourquoi ne pas continuer – ou commencer, tiens! – à faire preuve d’indulgence par rapport au poids ? Envers son propre corps, mais aussi envers les autres ? Les gestes de bienveillance peuvent aller du plus simple au plus engagé. Et les nuances ne manquent pas !
Des suggestions :
- S’informer sur ce qu’est la grossophobie
- S’abonner, partager et faire connaître vos comptes, sites et pages préférés consacrés à la lutte à la grossophobie
- Prendre conscience de certains «choix vestimentaires» uniquement basés sur la «mise en valeur» ou le camouflage du ventre, de la cellulite, des vergetures, des bourrelets, etc. (et défier ses habitudes, si on se sent la force de le faire)
- Faire preuve de sensibilité dans son choix de vocabulaire pour désigner les personnes grosses (ex. éviter les termes médicaux pathologisants comme «obèse», dire «un homme gros» ou «une femme grosse» au lieu de dire «un[e] gros[se]»)
- Diffuser et s’exposer à du contenu mettant en valeur des corps gros qui ne sont pas visibles dans les médias (ex. donner de la visibilité à Katia Lévesque, Leslie Barbara Butch ou Lisa / mustangsallytwo plutôt qu’à Ashley Graham ou Melissa McCarthy, par exemple)
- Remettre en question ses propres croyances et valeurs associées à la taille, au poids, à la minceur, etc.
- Pour les plus hardi(e)s : relever, discuter et questionner les croyances et valeurs associées à la taille, au poids, à la minceur, etc. de leur entourage
Bien sûr, ce ne sont pas les seules façons de faire. Il n’est pas non plus nécessaire de faire des «coups d’éclats» ou de se transformer en activiste du jour au lendemain pour contribuer à faire une différence… Il y a plus d’une façon de faire, que l’on opte pour des moyens plus actifs ou plus passifs de faire durer le 6 mai toute l’année…
La bienveillance… par l’abstinence
Lutter activement contre la grossophobie et la culture de diète est un geste qui peut sembler trop militant ou radical pour certaines personnes. Bonne nouvelle : la bienveillance peut aussi se témoigner de façon invisible. Dans certains cas, il s’agit simplement de choisir de ne pas poser un geste.
Quelques exemples :
- S’abstenir de rédiger et de partager du contenu que l’on sait grossophobe sur les médias sociaux
- Ne pas fournir de conseil non sollicité sur le poids ou l’alimentation
- Ne pas commenter le poids – ou les fluctuations de poids – d’une personne
- Éviter d’émettre des faux jugements sur les habitudes de vie (choix alimentaires, exercice/sédentarité, etc.) des personnes grosses
- Signaler anonymement les contenus ou commentaires haineux ou discriminatoires à l’intention des personnes grosses sur le web.
(Note : il est rare que le signalement débloque sur une forme d’intervention quelconque. Mais à force de signaler, qui sait, on pourra peut-être faire modifier les politiques des géants du web…)
Faire preuve de retenue peut aussi être une forme de bienveillance. Se retenir de participer et d’amplifier les messages et clichés grossophobes ? C’est discret, on est d’accord. Mais c’est aussi une façon d’agir !
Les moyens ne manquent pas…
… mais c’est la capacité – ou la volonté – qui peut se fait rare. Agir contre la grossophobie quand c’est cool, quand c’est «bien vu» ou quand ça «rapporte», c’est toujours plus facile. Ou plus motivant. Plus payant même.
Car c’est dans la capacité à faire durer ces «résolutions» et à poursuivre les gestes au-delà des journées thématiques que réside une bonne partie de la sensibilisation.
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