Les personnes marginalisées font de plus en plus valoir leurs différences. On remarque un nombre grandissant de communautés qui sont à bout de tolérer ce qui les stigmatise.
C’est une excellente nouvelle… jusqu’à ce qu’on se mette à «comparer» les oppressions. Un processus dont on sort rarement gagnant(e)s.
Gros(se) vs. mince
Les personnes très minces (parfois considérées «maigres») rebondissent parfois dans les discussions sur la grossophobie en faisant valoir qu’elles aussi sont victimes de stigmatisation à cause de leur corps. Le skinny shaming (l’intimidation à cause de la minceur / maigreur) est en effet une réalité.
La plupart du temps, la comparaison grossophobie vs. skinny shaming se résume à une chose. Ce qui est mal adapté pour les personnes plus petites en grosseur peut quand même être utilisé par ces personnes, malgré certains désagréments. Chez les personnes grosses, la mésadaptation rend souvent l’utilisation inconfortable, voire impossible dans certains cas.
Si un vêtement ou un objet est trop grand, trop gros, on peut (souvent) l’utiliser quand même, même si ce n’est pas idéal. Même si ça requiert parfois un peu d’adaptation ou d’ajustement.
Si on ne fait pas dans un siège, un vêtement, un espace trop petit, on ne peut pas s’en servir, point.
Une lutte qui ne se veut pas aux dépens des autres…
Il n’en demeure pas moins que les luttes à la grossophobie et à l’intimidation basée sur la minceur n’ont pas à être en compétition. Les deux luttes peuvent se mener simultanément et sans que les «victoires» d’un groupe marginalisé se fasse aux dépens des autres. Même si nos réalités diffèrent, elles n’ont pas besoin d’être ennemies.
Le respect pour tous les types de corps
La lutte à la grossophobie en est une pour le respect de la différence corporelle. Il serait mal informé de croire que nous cherchons à faire des gains qui résulteront en de la perte d’autonomie ou l’augmentation de la stigmatisation des autres.
Chez Grossophobie.ca – Infos & référence, on ne croit pas en un épanouissement et une émancipation des personnes grosses qui créeraient une plus grande stigmatisation des personnes minces.
Oui, le skinny shaming est un phénomène qui existe. Mais de dire qu’il est comparable, en proportion et en «tolérance sociale», à la grossophobie serait inexact. Car il demeure encore des secteurs entiers – notamment dans certaines disciplines artistiques et dans la mode – où une grande minceur demeure un avantage. C’est un pré-requis, une exigence même, dans certains cas : on n’a qu’à penser au mannequinat, à la danse, à la gymnastique… Des disciplines où la minceur est non seulement fortement encouragée mais souvent «officieusement obligatoire».
Mais à quel moment être gros(se) ou très gros(se) est-il un avantage… ?
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