Le burn-out militant, vous connaissez ?

La plus récente « journée de lutte à l’obésité » a plutôt pris des allures de « journée de lutte aux personnes grosses »….

C’est pourquoi il semble impératif de soulever une réalité qui a désormais un nom : le burn-out militant.


La position de Grossophobie.ca – Infos & référence

L’activisme de Grossophobie.ca – Infos & référence réside dans l’éducation populaire. Afin de connaître et de pouvoir expliquer les différents phénomènes et faits saillants sur la grossophobie, l’équipe de rédaction de cette plateforme doit lire et s’exposer à beaucoup de contenu.


C’est ta dernière chance. Après ça, on ne peut plus revenir en arrière.
Choisis la pilule bleue et tout s’arrête, après tu pourras faire de beaux rêves et penser ce que tu veux.
Choisis la pilule rouge : tu restes au Pays des Merveilles et on descend avec le lapin blanc au fond du gouffre. 

(Morpheus à Neo dans le film The Matrix)


L’hyper-conscience du phénomène

Le contenu auquel l’équipe s’expose est souvent plus désagréable qu’autre chose : sections commentaires, articles dégradants, reportages biaisés… Et l’exposition à ceci peut créer un sentiment de fatigue et d’impuissance face au phénomène grossophobe.

De plus, à l’instar de nombreuses autres formes de discrimination, une fois qu’on réalise l’aspect systémique de la grossophobie, on ne peut plus la nier. Faire comme si cette discrimination n’était pas là.

On se surprend soudainement de ne pas avoir remarqué tout ça auparavant. Tout à coup, on devient hyper-conscient(e)s – et souvent très critiques – des messages pro-culture de la diète, voire explicitement anti-gros(ses), qui nous entourent.

On se retrouve souvent à contre-courant. On fait partie des (rares) personnes qui dénoncent des propos problématiques dans des messages que la majorité semble pourtant trouver normaux. (Et ce n’est pas sans conséquence, si on en lit les commentaires suite à ce billet…) On se retrouve considérées comme des personnes frustrées, inflexibles, jalouses de la minceur ou de la perte de poids des autres, même.

Il y a de quoi se sentir submergé(e)s…


Pas de mauvais choix

Lequel des deux maux est le moindre ?

  • Ne pas connaître le concept de grossophobie et continuer de croire que les personnes grosses sont le problème ? Tenter de se conformer à des standards qui ne seront jamais faits pour les personnes comme moi, comme nous ?

OU

  • Savoir que la grossophobie existe et comprendre comment elle s’est érigée en système. Être pris(e) à ne plus pouvoir ignorer la réalité. Se sentir le devoir d’identifier, nommer et dénoncer cette grossophobie.

C’est une question qui se pose et qui n’est pas si évidente à répondre. Une chose est sûre, cependant. Ces deux options semblent équivalentes en matière de fatigue émotionnelle et psychologique…

Car si le lapin blanc du militantisme peut sembler attirant au premier coup d’oeil, il est loin d’être de tout repos ! Il est acceptable de choisir – passivement ou activement – la pilule bleue et… ses « beaux rêves ».

Parce que ce n’est pas tout le monde qui veut – ou peut – gérer avec les émotions que peut faire naître la consultation obligée d’autant de contenu négatif. De devenir la cible d’autant de commentaires qui sont généralement aussi désobligeants que faux. C’est ça, le burn-out militant.


La raison d’être de Grossophobie.ca – Infos & référence

Il n’en demeure pas moins que certaines personnes ont besoin de savoir qu’il existe une alternative. Qu’il est possible de cesser de souffrir pour les exigences imposées par les standards irréalistes (et souvent malsains) de la culture de la diète.

C’est pour ça que cette plateforme a été créée. Pour exposer la grossophobie. Sans que chacun(e) soit forcé(e) individuellement de s’exposer indûment à du contenu blessant.

En analysant, décortiquant et vulgarisant ce qui s’y terre pour mieux l’exposer. Pour rendre tout ça plus clair et plus accessible à quiconque veut apprendre et comprendre.


 

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À propos de l'auteur(trice)

Edith Bernier

Fondatrice de Grossophobie.ca - Infos & référence, conférencière et consultante, elle lutte activement contre la grossophobie depuis 2017. Elle a écrit sur les préoccupations des femmes taille plus en voyage (sur La Backpackeuse taille plus) pendant 6 ans.

Readers Comments (1)

  1. Je vous envoi des tonnes de compassion et de support. Ce que vous faites est difficile. J’adore l’analogie de la Matrice. J’ai choisi la rouge et ouf je comprend tout ce que vous nommez. Continuez de contaminer les Québécoises et les Québécois!

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