De plus en plus de parents sont concernés par l’enjeu de la grossophobie. Certains rapportent eux-mêmes avoir été la cible des préjugés liés au poids et à l’apparence. Il est normal de vouloir protéger les enfants de ces biais négatifs. On observe toutefois qu’il est fréquent que certains livres ou messages destinés aux enfants cachent des propos grossophobes. Voici quelques pistes pour aider à transmettre des messages non-stigmatisants aux enfants.
Favoriser une bonne image corporelle
L’intérêt de la diversité corporelle chez les enfants est grandissant. De plus en plus de contenus sont générés en ce sens… et c’est tant mieux. D’ailleurs, le site Naitre et grandir propose des stratégies pour favoriser le développement d’une bonne image corporelle chez les enfants. L’une d’elle est de contrôler les contenus (médias, livres, télévision) auxquels les enfants sont exposés. Mieux comprendre les circonstances propices à l’émission de messages grossophobes est donc la première étape pour éviter d’encourager des messages potentiellement dommageables.
Éviter les termes stigmatisants
Autant que possible, il faut éviter de parler d’ «obésité» quand on s’adresse à un enfant. Ce terme, lourdement médicalisé, est également très stigmatisant, voire traumatique, puisqu’il est souvent associé à des messages fatalistes. Coller cette étiquette à des enfants dès le plus jeune âge peut avoir des effets nocifs sur leurs propres perceptions corporelles.
Une étude de la Société canadienne de pédiatrie reflète que la stigmatisation, le stress et les préjugés liés au poids sont susceptibles de générer des troubles alimentaires comme l’hyperphagie ou la suralimentation. Cette étude souligne que les enfants sont susceptibles d’intégrer ces préjugés négatifs et de perpétuer le cycle de restriction et de suralimentation jusqu’à l’âge adulte.
C’est pourquoi il est primordial d’éviter autant que possible de stigmatiser les enfants avec les termes médicalisants comme «obésité», «surpoids» et «embonpoint». Lors du choix d’un livre, par exemple, on peut privilégier les ouvrages incluant des termes plus neutres, comme gros ou grosse.
Associations douteuses
Certains ouvrages font aussi des associations entre le poids et l’alimentation. Par exemple, qu’un enfant mange trop ou qu’il soit très gourmand. Il serait plus positif d’encourager des messages qui ne mentionnent pas ces amalgames douteux. Les corps des enfants et leurs besoins, incluant leur poids, évoluent rapidement. Les enfants – dans la vie comme dans les livres – devraient avoir le droit de manger à leur faim sans que ce soit quantifié ou jugé.
Promouvoir des livres qui misent sur l’inclusivité corporelle (et l’inclusivité en général) est essentiel pour le bon développement psychosocial des enfants. Il suffit de miser sur les intérêts des enfants et d’encourager de bonnes habitudes de vie. Bouger pour le plaisir, manger de façon équilibré et bien dormir s’appliquent, peu importe l’âge!
Tout commence à la maison…
Les enfants sont très sensibles à leur entourage. Si les livres ou médias avec des propos grossophobes peuvent les influencer, tout commence par les discours tenus à la maison. La manière dont on parle de soi-même ou des autres, surtout lorsque c’est négatif, a une influence primordiale dans le développement des tout-petits. D’imposer ses propres préjugés sur le poids ou un régime à un enfant peut avoir des impacts psychosociaux négatifs : isolement, dépression, stress, troubles alimentaires. C’est précisément ce que l’on cherche à éviter aux jeunes.
Exposer graduellement les enfants à différents types de corps est une excellente stratégie pour faire comprendre le caractère unique de chaque personne.
En cas de doutes, d’inquiétudes ou de comportements inquiétants chez un enfant, consulter un(e) professionnel(le) de la santé comme un(e) psychologue, un(e) travailleur(se) social(e) ou un(e) nutritionniste.
Chaque enfant a le droit de grandir libre du poids des préjugés corporels.
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