Chirurgie bariatrique dès 13 ans?


Un libre choix, vraiment?

Aux États-Unis, l’âge de consentement médical varie. Dans le cas de la majorité des interventions médicales non-urgentes, il est fixé à… 18 ans. (Les exceptions tournent généralement autour des soins de santé d’urgence, de la santé sexuelle / reproductive ou de la recherche de traitements afin de soigner une dépendance.)

Qu’adviendrait-t-il des ados plus vulnérables? Celles/ceux dont les parents sont un peu trop… « perfectionnistes »? « Influençables »? « Ambitieux »? C’est d’ailleurs une problématique qui avait aussi été soulevée lorsqu’on avait abordé dans un billet sur l’appli Kurbo de WW…


Est-ce mentir de ne pas tout dire?

L’AAP aborde à plusieurs reprises les « risques » de « rester gros·se ». Dans les deux rapports joints au communiqué (ici et ici), on présente la dérivation gastrique de Roux-en-Y comme « the gold standard for the surgical management of severe obesity in adults and adolescents » (« une référence dans la gestion chirurgicale de l’obésité sévère chez les adultes et adolescents » – trad. libre).

L’Académie n’aborde cependant que très vaguement les risques liés à cette variante de la chirurgie et à ses conséquences…


Les risques…

« […] La dérivation Roux-en-Y est associée à un risque augmenté d’abus d’alcool […] » (source)

« Subir une dérivation Roux-en-Y, versus une la gastroplastie par anneau gastrique modulable, est associé avec le double des risques de symptômes associé à un trouble lié à l’usage d’alcool. 1/5 des participants ont déclaré des occurrences de symptômes de troubles liés à l’usage d’alcool dans les 5 années suivant la RYGB. » (source)

« Les tentatives de suicides sont augmentées significativement après la dérivation Roux-en-Y. […] Les patient(e)s ayant subi cette chirurgie présentent un risque augmenté de se voir diagnostiquer un trouble lié à l’usage d’alcool ou à l’usage de drogue(s), ainsi qu’un taux de tentatives de suicides plus élevé, en comparaison avec la population non-obèse. » (source)


Un peu de perspective, SVP?

Présentant « l’obésité sévère » (un IMC 120% au-dessus du 95e percentile pour l’âge et le sexe) comme « une épidémie dans l’épidémie » (“an epidemic within an epidemic”), on présente des chiffres qui combinent à la fois les enfants (non-éligibles à la chirurgie) et les adolescent·es.

Sauf que les 4,5 millions (d’enfants ET d’ados) mentionnés sur l’ensemble de la population américaine (environ 329,9 millions) reviennent à environ… 1,3 %.

En comparaison :

  • 32 % des ados (13-18 ans) américains souffriraient de trouble de l’anxiété;
  • 13 % des ados (12-17 ans) américains souffriraient de dépression;
  • presque 3 % des ados (13-18 ans) souffriraient de trouble(s) alimentaire(s)
    (source).

Alors l’AAP… il faudrait peut-être revoir certaines priorités…?

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À propos de l'auteur·ice

Edith Bernier

Fondatrice de Grossophobie.ca, conférencière et consultante, elle lutte activement contre la grossophobie depuis 2017. Elle a écrit sur les préoccupations des femmes taille plus en voyage (sur La Backpackeuse taille plus) pendant 6 ans.

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