Richard Martineau : espèce menacée ?

Dans une récente « chronique » où il dénonce « le culte des marginaux », Richard Martineau s’annonce en pourfendeur du misérabilisme. (Cliquez sans crainte, c’est un PDF qui ne donnera pas de clics à sa chronique.)

À peine deux jours après le grand défilé de clôture de Fierté Montréal, cet ode annuel à l’ouverture… il en remet une couche en matière d’intolérance.

Comment peut-on impunément  – et simultanément – écorcher l’ensemble de la communauté LGBTQIAS2+, les personnes grosses, de petite taille, autochtones, immigrantes, vivant avec un handicap, trisomiques et amputées, le tout, sans ne jamais être importuné ? Et se croire dans son plein droit de le faire ?


Déjà vu (déjà lu)

« Il se pourrait que des personnes qui représentent le standard croient que l’arrivée de nouveaux types de corps dans l’industrie (de la mode, par exemple) est une attaque à leur endroit. Bien que cette impression soit légitime, elle est inexacte, mais explicable après un quasi-monopole de nombreuses industries s’étirant sur plus d’un demi-siècle. Il est normal de se sentir menacé(e) quand on a l’impression de perdre sa place et de sentir l’urgence de décrier un phénomène qui affecte négativement ce que l’on représente. »
(Extrait de « C’est quoi, la grossophobie ? », sous « La lutte contre la grossophobie est-elle une lutte contre la minceur ? »)

Après des ajustement mineurs, on arrive à ceci :

« Il se pourrait que des personnes qui représentent le standard croient que l’arrivée de nouveaux types de corps personnes dans l’industrie (de la mode du divertissement, par exemple) est une attaque à leur endroit. Bien que cette impression soit légitime, elle est inexacte, mais explicable après un quasi-monopole de nombreuses industries s’étirant sur plus d’un demi-siècle depuis… toujours. Il est normal de se sentir menacé(e) quand on a l’impression de perdre sa place et de sentir l’urgence de décrier un phénomène qui affecte négativement ce que l’on représente. »


Ça colle terriblement bien à cette situation, non ?

Richard Martineau, cet homme blanc, pas gros, hétérosexuel.

Richard Martineau, la quintessence du standard.

Qui se débat, sans trop voir clair. En panique, il tire sur tout ce qui bouge. (Visiblement, sans trop de discernement.)

Être mis de côté au profit d’une personne grosse ? Trans ? Par une drag-queen qui vit avec la trisomie ?
Par quelqu’un qui serait tout cela à la fois ?

Son cauchemar. Se faire tasser par un beau flocon de neige unique.

Richard Martineau se sent menacé parce qu’il se voit, se sent perdre sa place.

Parce que des personnes qui lui ressemblent de moins en moins… sont appréciées de plus en plus.

C’est peut-être une bonne nouvelle, finalement.

Richard Martineau : espèce menacée ?


 

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À propos de l'auteur(trice)

Edith Bernier

Fondatrice de Grossophobie.ca - Infos & référence, conférencière et consultante, elle lutte activement contre la grossophobie depuis 2017. Elle a écrit sur les préoccupations des femmes taille plus en voyage (sur La Backpackeuse taille plus) pendant 6 ans.

Readers Comments (2)

  1. Marius Arsenault C.Q. 13/09/AM @ 09:08

    F…. en anglais! Je suis drôlement déçu vous devez être des adeptes de Hi, Bonjour…..

    Jamais vais-je revoir votre site anglophone….
    Bye for rêver,

    Répondre

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