Matane, ville anti-grossophobie

Le maire et le conseil de ville de Matane, hameau d’environ 15 000 âmes du bas du fleuve, ont unanimement voté en faveur d’une série de mesures visant à stopper la grossophobie et ses attitudes et comportements hostiles qui stigmatisent les personnes grosses.

Après de braves – mais vains – efforts du côté du Manitoba en 2018, Matane a réussi, à l’instar de villes comme San Francisco et New York, à voter des résolutions qui protègent désormais son personnel (plus) gros.

Finie la perte de poids au travail

Selon le site de nouvelles régionales MonMatane.com, « La Municipalité proposera des espaces de travail et du mobilier inclusifs et adaptés à la corpulence de chacun.e. L’objectif : développer son plein potentiel et assurer sa productivité. La Ville ne tolérera pas de commentaires ou remarques discriminatoires à l’égard du poids ou de l’apparence d’une personne. Enfin, elle, elle bannira les programmes de perte de poids au sein du milieu de travail. »

Certes dernière clause, concernant les programmes de pertes de poids, est particulièrement courageuse. De nombreux milieux de travail, souvent dans des perspectives de mieux-être, voire de team building, utilisera des programmes ou concours de pertes de poids pour rallier son personnel.

Pas une « grosse machine »

S’il faut rappeler que cette initiative ne vise pour le moment que les employé(e)s de la municipalité, il faut aussi souligner à gros traits que très peu d’employeurs ont mis en place de telles mesures au Québec ou au Canada. Dans le cas précis de Matane, on ne peut pas non plus prétexter qu’il s’agit d’une « grosse boîte ». On ne peut pas présumer que cette petite ville a des moyens importants lui facilitant la mise en place des mesures annoncées (notamment l’accès au mobilier inclusif).

La mise en place de ce genre de politiques à l’égard des personnes grosses est un premier pas convaincant dans une éventuelle suite de mesures comme c’est le cas à New York par exemple. Dans la Grosse Pomme, l’ensemble des lieux et services publics et/ou académiques sont tenus d’accueillir et de traiter sans discrimination pour les personnes grosses.


Sur une note plus personnelle, étant native de la ville et y ayant complété mes études pré-universitaires, je dois dire que je suis particulièrement émue de voir ce pas de géant. Un pas de géant qui place Matane dans le sillon de grandes villes du monde qui ont choisi de protéger, plutôt que d’humilier, ses fonctionnaires gros.ses. Des villes qui ont ouvert les yeux pour constater tout le potentiel, trop souvent ignoré, que les personnes grosses peuvent représenter.

-Edith Bernier

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À propos de l'auteur(trice)

Edith Bernier

Fondatrice de Grossophobie.ca - Infos & référence, conférencière et consultante, elle lutte activement contre la grossophobie depuis 2017. Elle a écrit sur les préoccupations des femmes taille plus en voyage (sur La Backpackeuse taille plus) pendant 6 ans.

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